tourne sur la tête

Guérison par la Danse Hip-Hop : Mon Voyage Thérapeutique

Note : L’article suivant participe au carnaval d’article « Les Clés de la Transformation Positive« , organisé par CréActiv’Epanouies. C’est un blog qui partage chaque semaine des contenus inspirants sur l’Epanouissement Professionnels des Femmes. Mon article préféré est Investir sur toi pour devenir une femme épanouie !!! Je t’invite vivement à aller le consulter en cliquant ici après la lecture de cet article qui parle de ma guérison par la danse hip-hop. C’est un article un peu particulier qui m’a demandé une grande introspection. Ici tu en sauras plus sur moi et ma relation avec la danse. C’est un article qui me tient particulièrement à ❤️!

Introduction

Faire preuve de résilienceIl y a des moments dans la vie où tout bascule en un instant, où les rêves et les projets que l’on chérit sont mis en suspens, et où il semble impossible de trouver un chemin vers la lumière. Mon voyage personnel a commencé de cette manière, deux mois seulement après avoir posé les pieds sur le sol états-unien, à la poursuite du rêve américain avec mon conjoint. Dans cet article, je vais vous partager un événement personnel qui a littéralement bouleversé ma vie en une fraction de seconde. À travers ces lignes, vous en saurez un peu plus sur une partie de mon histoire personnelle. Vous découvrirez également comment la danse hip-hop m’a amenée sur le chemin de la guérison après avoir été à l’origine d’un grave accident. Grace à elle, j’ai pu transformer ce que j’ai vécu comme une véritable tragédie en une aventure de résilience, d’expression et d’espoir . Lisez bien jusqu’à la fin car le message que je souhaite faire passer pourra certainement vous inspirer lorsque vous devrez faire face à une rude épreuve!

Une Passion Dévorante

tourne sur la têteL’entraînement de breakdance, une discipline que j’avais embrassée avec passion, avait pris une place prépondérante dans ma vie depuis mon arrivée aux États-Unis. J’étais enthousiaste à l’idée de perfectionner mes compétences et d’explorer de nouveaux horizons dans le monde de la danse hip-hop. La salle où j’allais danser s’appelait « Alternatives » et les sessions d’entraînement étaient organisées par l’association « Connect Force ».

Un Groupe Soudé

L'équipe de Connect Force. Entrainement à AlternativesJustin et CJ étaient deux danseurs passionnés tandis que Jessie était le DJ qui animait les sessions d’entrainement. Tous trois étaient les membres fondateurs de l’association Connect Force. Chaque mardi et jeudi de 19h à 20h c’est avec bienveillance qu’ils nous accueillaient. A chaque nouvelle session, un semblant de rock party authentique se faisait sentir: tous les éléments du hip-hop réunis en un seul endroit! Des jeunes qui s’exerçaient à l’art du graffiti sur des tables alignés à l’entrée tandis que des breakdanseurs de différents crews (groupes de breakdance) s’affrontaient amicalement dans différents cercles de danse.  De plus nous avions la chance d’avoir un DJ qui mixait en direct avec des platines vinyles : il s’agissait bien entendu de Jessie aka DJ Dishwasher (c’est à dire « DJ Lave-Vaisselle » en français… tout de suite ça le fait moins😅)

Une ambiance ultra conviviale

Cerise sur le gâteau américain, il y avait de temps en temps un rappeur en herbe ou une star locale du R&B qui venaient montrer leur talent tandis que nous étions en train de danser. Très vite, ce lieu était devenu mon deuxième chez-moi, et l’énergie positive qui s’en dégageait me poussait à dépasser toujours plus mes limites. Chaque séance d’entraînement était l’occasion de me sentir vivante, de m’exprimer librement. Je voulais aller toujours plus loin dans ma pratique. Ce jour-là, comme tant d’autres, j’étais déterminée à repousser mes propres limites, à explorer de nouveaux mouvements et à me dépasser. Je me souviens que l’atmosphère dans la salle était particulièrement électrique. On avait sorti les tapis de gymnastique: c’était le moment de travailler la technique! Les power moves, ces mouvements très gymniques qui requièrent une excellente condition physique.

L’accident Inattendu

rupture coiffe des rotateursC’est dans cet environnement particulier que l’accident s’est produit, à un moment où je pensais être invincible, où les limites physiques semblaient lointaines…
Au cours d’une figure au sol particulièrement exigeante (une vrille coude), mon corps a cédé de manière soudaine, trahissant des années d’entraînement rigoureux. Mon bras gauche n’a pas décollé du sol après une première impulsion donnée par tout le côté droit de mon corps. Au lieu de cela, j’ai ressenti une sorte de craquement au niveau de mon épaule gauche, puis je me suis écroulée sur le tapis sous le regard étonné des autres danseurs. La douleur a surgi de façon aiguë, mais sur le moment, elle était presque irréelle, comme si je pouvais encore me convaincre que cela allait se résoudre de lui-même. J’ai pensé que je pourrais simplement me relever, secouer la douleur et continuer. Après tout, les danseurs sont connus pour leur endurance et leur résilience!

La Douloureuse Réalité

accident épauleCe n’est que lorsque le corps s’est refroidi, quelques heures plus tard, que la réalité a commencé à s’installer. La douleur est devenue insupportable, chaque battement de mon cœur résonnant comme un marteau sur mon épaule meurtrie. La nuit qui a suivi cet accident fut un calvaire, une torture silencieuse. Impossible de trouver le sommeil : la douleur était si intense! Je n’avais jamais ressenti une telle souffrance de ma vie. Mon bras semblait peser une tonne et quelque soit la position que je testais je n’arrivais pas à alléger cette sensation. D’autre part, je n’avais ni analgésique, ni anti-inflammatoire sous la main.

Le Diagnostic Fatidique

Aux urgences suite à un accidentLa véritable gravité de la situation m’est apparue après une semaine, lors d’une IRM qui a confirmé les dommages. Là, dans la salle du médecin, j’ai entendu les mots que je redoutais : « C’est bien ce que je craignais… Vous devez vous faire opérer. » Jusque-là, j’avais résisté à cette idée, espérant que la douleur s’atténuerait d’elle-même. C’était un moment d’acceptation, douloureux mais nécessaire. C’était la première étape d’un long voyage inattendu où la danse, qui m’avait conduit à cette épreuve, allait également devenir mon alliée dans la reconstruction de ma vie et de moi-même.

Retour forcé France

vo retour pour la FranceUne opération hors de prix

Il était tout simplement impossible de rester aux États-Unis pour l’opération, principalement en raison des coûts astronomiques que le chirurgien américain exigeait. Je veux dire, qu’il aurait fallut nous endetter énormément! La somme demandée était supérieure au salaire que mon conjoint allait toucher pendant ses deux années de post-doctorat. C’était juste impensable pour nous de payer un tel montant!

Clairement, la seule option réaliste était de rentrer en France pour cette opération cruciale. Heureusement, j’étais encore sous la couverture de la sécurité sociale française, car je n’étais partie des États-Unis que depuis moins de deux mois. Mais, bien sûr, les choses ne se sont pas passées sans quelques embûches! Lorsque je suis revenue en France, le seul chirurgien orthopédiste disponible près de chez mes parents, à Toulouse, n’avait pas de place avant un mois. Cela signifiait que l’intervention serait prévue à peine trois jours avant Noël. Imaginez un peu l’attente et l’incertitude que cela a généré ! Un mois entier de souffrance et d’inquiétude à compter les jours avant cette date cruciale.

Le Choix au Moment des Fêtes

Le pire Noel de ma vieLe fait que toute cette période se déroulait en même temps que les festivités de fin d’année n’a fait qu’ajouter à ma peine. Alors que la plupart des gens étaient plongés dans la joie des préparatifs de Noël, j’étais confrontée à l’incertitude et à la douleur. Pour couronner le tout, celui avec qui je venais de me marier quelques mois plus tôt a décidé de partir fêter le Nouvel An avec des amis à la montagne, alors même que j’étais bouleversée par l’idée de me faire opérer! Je crois qu’à l’époque il ne comprenait vraiment pas la détresse émotionnelle croissante qui m’envahissait …

Des Semaines de Souffrance

Après l’opération, j’ai enduré des semaines de souffrance intenses. Tout d’abord, je dois dire que j’ai vécu comme un abandon le fait de me retrouver sans celui que je considérais comme mon seul véritable pilier. D’autre part, les nuits étaient devenues un cauchemar, et malgré mon désir de paraître courageuse et de minimiser ma consommation de médicaments, j’ai dû céder à la morphine et à d’autres analgésiques, qui n’étaient pas sans conséquences sur mon corps.

Un sentiment d’être incomprise

Lorsque Julien, mon époux, est retourné aux États-Unis début janvier, mon bras peinait toujours à cicatriser. Ma plaie s’ouvrait à intervalles réguliers, un phénomène inexplicable pour l’infirmière qui venait me prodiguer des soins. Le chirurgien, quant à lui, m’accusait carrément de ne pas avoir « la bonne attitude ».  Ses paroles étaient comme des coups supplémentaires qui m’étaient assénés et qui ne faisaient qu’aggraver mon mal-être. Même mes amis, avec qui j’ai « fêté » mon anniversaire au début du mois de février, semblaient incapables de comprendre ma détresse psychique. Je me sentais extrêmement seule intérieurement, sans personne a qui me confier autour de moi. Julien, avec qui j’échangeais régulièrement le soir par Skype, devait supporter mes pleurs presque à chaque fois. Malgré toute sa bonne volonté, il ne savait pas comment m’apaiser et me rassurer.

Une deuxième intervention chirurgicale

Chirurgie de l'épaule - orthopédiePourtant, quelques jours plus tard, des signes tangibles ont commencé à apparaître sur ma cicatrice. Il s’agissait d’un bout d’ancre résorbable qui s’était rompu. Le chirurgien a finalement changé de ton à mon égard, sentant que les choses n’étaient peut-être pas aussi simples que prévu. Il s’est, j’imagine, rendu compte qu’il portait lui aussi une part de responsabilité dans cette situation.

L’écart entre les méthodes de rééducation « à la française » et « à l’américaine » aurait pu alourdir davantage cet article, mais je pense que c’est un élément qui ne doit pas être négligé, car il a sans doute contribué à ma deuxième opération. Le chirurgien a alors préféré prendre toutes les précautions en m’implantant cette fois-ci une ancre en métal bien solide, destinée à rester avec moi pour le reste de ma vie. Des antibiotiques m’ont également été administré, au cas où une infection hypothétique surviendrait – mieux vaut prévenir que guérir, paraît il… Et puis, j’ai dû recommencer la rééducation à zéro. Finalement, après trois longs mois passés chez mes parents, j’ai pu retourner à Chicago, non sans avoir traversé des épreuves qui m’auront plongé dans un état proche de la dépression…

La méditation comme outil de guérison mentale

Découverte de la méditation

Pendant mon séjour en France, j’ai été plongée dans des lectures plutôt sombres, notamment des biographies, comme si j’avais besoin de me confronter à la souffrance d’autrui pour relativiser la mienne. C’était ma manière de me rassurer, de me rappeler que, malgré tout, je n’étais pas si mal lotie. Pourtant, une fois de retour dans l’Illinois, j’ai réalisé que je devais adopter une approche plus positive si je voulais m’extraire de cette spirale infernale de mal-être.

L’Exploration de la Méditation

méditation Un jour, alors que je déambulais dans les rayons de la bibliothèque d’Evanston, au nord de Chicago, une idée a émergé. Pourquoi ne pas me tourner vers la méditation ? J’ai sélectionné quelques ouvrages sur le sujet après les avoir feuilletés, bien que, je l’avoue, je n’avais jamais pris le temps de m’adonner à ce type de pratique auparavant. Je considérais cela comme une perte de temps, pensant que j’avais bien d’autres choses à faire ! Cependant, en raison des circonstances et du fait que mes options étaient limitées, j’ai commencé à faire plusieurs fois par jour des exercices de respiration. J’ai pris le temps de faire des visualisations, de me connecter à mes sensations corporelles. À un moment donné, j’ai même exploré un aspect plus mystique de la méditation, ne sachant plus à quoi me raccrocher. J’essayais de dialoguer intérieurement avec mon propre corps, lui demandant de cicatriser. Je le faisais de tout cœur, du plus profond de mon âme.

Une approche douce mais apparemment efficace

exercice de méditation en tailleurJe ne sais toujours pas si cette approche a réellement fonctionné, mais petit à petit, j’ai enfin commencé à ressentir les premiers signes positifs de mes efforts. J’ai commencé à retrouver de légères sensations dans mon bras et à ressentir que je pouvais le soulever légèrement. Bien sûr, la rééducation jouait un rôle majeur, mais j’ai intégré ces exercices de respiration guidée dans ma routine. J’ai tout doucement développé  patience et persévérance. Par exemple, j’ai décidé d’exécuter trois ou quatre séries de plus que ce que l’on me conseillait. Mais cette fois, j’ai écouté mon corps et j’ai veillé à travailler dur tout en respectant mon intégrité physique. Cette combinaison d’efforts, de méditation et de rééducation a finalement commencé à porter ses fruits!

"Ce jour-là reste gravé dans ma mémoire comme une rencontre brutale et traumatisante."

La rechute brutale

chirurgien méchantMais il y a eu un jour où je me suis retrouvée à retourner voir ce premier chirurgien, celui qui m’avait annoncé la terrible nouvelle. Ce jour-là reste gravé dans ma mémoire comme une rencontre brutale et traumatisante. Ses mots percutants me clouant sur place et faisant couler des larmes brûlantes sur mes joues.

Des Paroles Dévastatrices

Pour résumer, il m’a dit que ma progression n’était pas suffisamment rapide, une phrase qui a résonné comme un coup de massue. Il m’a presque asséné que la situation était « mauvaise ». Puis il a ajouté que ses autres patients avaient fait des progrès bien plus rapides, en soulignant que j’avais subi deux opérations, ce qui, selon lui, ne jouait certainement pas en ma faveur. Pour la deuxième fois, j’ai été terrassée, en état de choc. Comment osait il parler de cette manière à quelqu’un déjà vulnérable ? Avait-il perdu tout sens de l’empathie? Pour couronner le tout, il cherchait à me faire culpabiliser de ne pas l’avoir choisi pour l’opération, une attitude qui m’a paru tout simplement hallucinante !

J'avais l'impression d'être dans un de ces mauvais films où tout semble aller de travers, et où l'issue s'annonce sombre

Une détresse émotionnelle extrême

En tant que fière représentante des Français au caractère bien trempé, j’ai perdu mon calme dans ce couloir, alors que l’on tentait poliment de me renvoyer. On m’a même suggéré d’aller chercher un traducteur! (Car j’avais probablement mal interprété les paroles du docteur, évidement!) Puis on m’a proposé de consulter un psychologue… (Car au final, le problème ne résidait pas dans le médecin, mais en moi, déjà en souffrance, n’est-ce pas?) J’avais l’impression d’être dans un de ces mauvais films où tout semble aller de travers, et où l’issue s’annonce sombre.

Changement de cap

changement de cap - nouveau mindsetS’entourer des bonnes personnes

Alors, que pouvais je faire ? Après l’était de choc, il me fallait rebondir. Je ne pouvais pas accepter le fait que la situation soit aussi catastrophique que cet homme en blouse blanche me dépeignait. Pourtant les cours de rééducation me faisait du bien physiquement et psychiquement. Je me suis donc dis que je devais garder la foi! En revanche j’ai pris la décision de changer de chirurgien, mais surtout, je me suis entourée de personnes bienveillantes, comme ma physiothérapeute qui trouvait toujours les mots pour m’encourager et me rassurer. A bas les individus toxiques! Dorénavant place aux personnes positives.

Progression et Patience

J’ai poursuivi ma pratique de la méditation et j’ai commencé à me projeter vers la guérison. J’essayais de m’imaginer dansant à nouveau avec un bras pleinement fonctionnel. Je savais que la route serait longue, mais je célébrais chaque petit progrès. Julien a fait preuve d’une patience infinie pendant cette période. Je dois dire que je lui dois beaucoup! Pendant de longs mois, il a dû gérer les courses et la cuisine en plus de son travail. Imaginez que même attraper une assiette dans un placard était au-dessus de mes forces au début!

En avril, quatre mois après ma première opération chirurgicale et cinq mois après l’accident, je pouvais à peine lever mon bras péniblement sur quelques centimètres. Pourtant, je m’accrochais toujours à l’espoir de guérison.

La rééducation comme priorité

physiotherapyDécouverte de la Salle de Sport

Pendant ma rééducation à Chicago, je suivais des séances en cabinet de physiothérapie, l’équivalent de la kinésiologie aux États-Unis. Cependant, j’ai insisté pour que certaines de ces séances aient lieu dans une piscine thérapeutique. C’était le seul endroit où je me sentais « normale », où je pouvais lever mon bras correctement, sans forcer avec des muscles inappropriés. Cela était d’une importance cruciale pour mon bien-être moral. De plus, cette piscine se trouvait dans une salle de sport. Plus tard, lorsque j’ai progressé suffisamment, on m’a proposé de compléter les séances par des exercices sur les machines de la salle de fitness. J’ai rapidement été conquise par l’idée et j’ai décidé de m’inscrire à la salle de sport pour pouvoir faire ces exercices régulièrement.

Détente et Sérénité : Les Bienfaits de la balnéo

En plus de ces activités, laissez moi vous parler de l’incroyable expérience balnéo qu’offrait cette salle de sport typiquement américaine. Après mes séances de rééducation, j’avais l’occasion de me détendre comme jamais. J’avais le choix entre plonger dans une piscine semi olympique pour quelques longueurs revigorantes ou me prélasser dans un bain bouillonnant à 40°C. Je ne résistais généralement pas à la deuxième option malgré la chaleur! Bien que je ne parvenais pas à y rester très longtemps je faisais en sorte d’utiliser les jets puissants quelques minutes pour activer la circulation autour de mon épaule gauche. Je ne sais pas si ça avait un réel effet thérapeutique mais j’avais le sentiment profond que c’était très efficace! Puis pour couronner le tout, je m’accordais quelques précieuses minutes de pur bonheur au « steam bath », c’est à dire au hammam. Un véritable moment de zénitude! Je peux assurer aujourd’hui que ces moments de détente m’ont clairement apporté toute la sérénité nécessaire pour retrouver le moral et poursuivre ma quête de guérison.

rééducation avec des machines

« Le Yoga et le Pilates : des outils thérapeutiques précieux

Quelque temps plus tard j’ai découvert deux alliés inattendus : le yoga et le Pilates, deux activités proposées à ma salle de sport également. Comme je ne travaillais pas et que j’avais un accès illimité avec mon abonnement, j’ai voulu tester ces disciplines par simple curiosité. Finalement, ces pratiques se sont révélées essentielles pour renforcer mon corps et apaiser mon esprit.

Le yoga : pour reconnecter le corps et l’esprit en douceur

Le yoga m’a permis d’explorer en douceur la gamme de mouvements de mon épaule tout en favorisant la relaxation. Il est clair qu’au départ je ne pouvais pas effectuer certaines postures. Par exemple, j’ai du adapter mes positions du guerrier en ne levant qu’un seul bras. D’autre part les exercices de respiration proposés en fin de séance m’ont aidée à cultiver la nouvelle sérénité qui naissait en moi.

Le pilates: pour un renforcement musculaire subtil et en profondeur

Quant au Pilates, il s’est avéré particulièrement efficace pour renforcer les muscles de mon épaule et rétablir la stabilité de l’articulation. Plus globalement, j’avais besoin de me remuscler et le pilates m’a permis de retrouver un centre solide via un travail subtil des muscles profonds. Au final, j’ai grandement apprécié ces deux pratiques qui ont contribué à ma réhabilitation de manière significative. Aujourd’hui, j’intègre régulièrement des routines de yoga et de pilates dans mon travail corporel. Ces mouvements nourrissent ma pratique de danseuse en y apportant une dimension plus spirituelle et en faisant évoluer mon style constamment.

La guérison par la danse

La danse comme exutoire émotionnel

La danse hip-hop comme thérapieDe plus, j’ai découvert que le club sportif disposait de studios de danse inoccupés une partie de la journée. J’ai fini par demander l’autorisation d’utiliser ces studios de danse de temps en temps s’ils étaient disponibles. Au début, je ne pouvais pas faire grand-chose, mais le simple fait de bouger à nouveau sur un rythme m’a fait un bien fou! Au fur et à mesure la danse est devenue mon moyen privilégié pour me libérer des émotions négatives qui s’étaient accumulées au cours de cette période difficile.

Vibrer à nouveau en break

À mesure que je redécouvrais quelques sensations, je pouvais peu à peu renouer avec la personne que j’étais autrefois. Lorsque j’ai finalement repris confiance en moi, j’ai osé retourner aux entraînements de breakdance, là même où l’accident s’était produit. Bien sûr, ce ne fut pas une transition facile, car je portais encore le poids du choc de cet événement. De plus, la crainte du jugement pesait sur moi, car je n’étais plus la même. Ceux qui me connaissaient comme une danseuse pleine de potentiel devaient désormais faire face à une version diminuée de moi, une personne en plein réapprentissage. Aurais je le courage de me montrer telle que j’étais à cette époque ? La décision n’était pas simple, mais j’ai fini par la prendre.

À ce moment-là, je ne me sentais plus vraiment digne du titre de danseuse.

De retour pour de bon!

Je me souviens très bien de ce premier mouvement que j’ai réalisé au training. Cette sensation de bien-être qu’il a immédiatement déclenchée en moi ! C’était un backspin (un tour sur le dos). La salle, les gens, l’atmosphère… Tout était en harmonie, et j’ai retrouvé mon sourire. Angie, une danseuse avec qui je m’entrainait ce jour-là, m’a sourit et m’a encouragée en posant sa main sur mon épaule encore fébrile. Nous étions début juin, soit 7 mois après mon accident, et je savais alors que j’avais franchi une étape importante. De plus, je redécouvrais le plaisir de partager avec d’autres danseurs, de nous motiver mutuellement. La bienveillance de la communauté hip-hop m’a beaucoup soutenue dans mon chemin thérapeutique. Avec le recul, je réalise que c’était un élément clé de ma réhabilitation.

premier étirement après de longs mois de rééducation

La proposition qui a changé la donne

La Rencontre avec Viola

Un jour, alors que je répétais l’une des premières parties de mon solo naissant, une jeune femme s’est approchée de moi dans le studio. Elle m’a expliqué qu’elle enseignait la danse hip-hop au sein de la salle de sport. Elle m’a avoué qu’elle m’avait observée répéter et qu’elle trouvait que j’avais du talent. J’ai été surprise, car je n’avais jamais osé aller vers elle, bien que j’aie remarqué sa présence dans la salle à côté de la mienne. À ce moment-là, je ne me sentais à nouveau plus vraiment digne du titre de danseuse. C’est pourquoi le fait qu’elle soit venue me trouver et qu’elle ait validé ma performance a été une source incroyable de motivation.

 j'ai réalisé un aspect fantastique des États-Unis. Là-bas, on te donne ta chance, même quand tu ne penses pas la mériter.

Proposition d’Audition pour « Culture Shock »

Très rapidement après notre rencontre, elle m’a proposé de passer une audition pour une compagnie qu’elle avait fondée quelques années auparavant. Elle avait laissé la compagnie entre les mains de deux membres de confiance, un directeur artistique et une directrice exécutive. J’ai été flattée par sa proposition, mais je dois admettre que je ne me sentais pas prête à m’engager. Je lui ai expliqué ma situation et le fait que je me sentais encore trop fragile physiquement.

C’est là que Viola m’a assuré de ne pas m’inquiéter, qu’il n’y avait aucun problème à ce que je participe à l’audition dans les conditions qui étaient les miennes. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé un aspect fantastique des États-Unis. Là-bas, on te donne ta chance, même quand tu ne penses pas la mériter. C’est à toi de saisir les opportunités qui se présentent ! Je me suis demandée si une telle situation aurait pu se produire en France, mais j’ai préféré ne pas trop spéculer sur ce point.

Une ambiance détendue

Viola avait eu raison de m’encourager à postuler pour Culture Shock. Dès mon arrivée le jour de l’audition, j’ai ressenti des vibrations positives et je me suis immédiatement sentie en confiance. Il ne s’agissait pas de ce genre d’audition où chaque danseur se regarde en tant que concurrent potentiel et où règne une ambiance de rivalité. Au contraire, les gens se souriaient et semblaient plutôt détendus, du moins dans une certaine mesure ! En quelques minutes, j’ai réalisé que de nombreux candidats étaient déjà membres de la compagnie l’année précédente. Cela signifiait que les chances d’être refusé étaient assez limitées pour eux.

Le déroulé de l’audition

Après avoir dû apprendre rapidement une chorégraphie, nous devions la reproduire en petits groupes. Je pense que j’y suis parvenue mais, je dois bien l’admettre, non sans difficulté! Ensuite, on nous a demandé de nous exprimer librement au sein d’un cercle d’improvisation. Étant une adepte du freestyle et sachant que c’était le moment de montrer qui j’étais, c’est tout naturellement que je me suis jointe au cercle. Bien que je n’aie pas pu faire de passage au sol, comme lorsque j’étais pleinement valide, je me rappelle avoir dansé librement debout, laissant la musique me guider. Je me souviens aussi que peu de personnes ont osé faire de même. J’ai alors réalisé que beaucoup  d’entre eux n’étaient pas familiers avec cette pratique, pourtant cruciale dans les danses urbaines!

Le dénouement

Enfin, vint le moment de la délibération. J’ai attendu patiemment le verdict pendant un temps qui m’a paru infini! Après quelques dizaines de minutes d’attente (seulement!), j’ai enfin pu célébrer ma sélection aux côtés de ceux qui allaient devenir ma seconde famille. Avec eux, j’allais vibrer pendant de nombreux mois et graver à jamais des souvenirs inoubliables… Mais ceci est une autre histoire!  Les répétitions pouvaient parfois être épuisantes, le chorégraphe exigeant, mais après tout ce que j’avais traversé, ce type de défi était une bénédiction !

Enfin, j'étais plongée en immersion totale dans la culture qui avait donné naissance à l'art que je pratiquais, un art qui faisait partie intégrante de ma personnalité depuis de nombreuses années.

L’expérience “Culture Shock”

Une immersion dans la culture hip-hop américaine

CSC Show in LA - photo avec les filles de la compagnieMon aventure avec la compagnie Culture Shock a été véritablement exceptionnelle. Bien sûr, je ne vais pas vous cacher qu’il y a eu des moments difficiles, mais dans l’ensemble, c’était une expérience typiquement américaine. Enfin, j’étais plongée en immersion totale dans la culture qui avait donné naissance à l’art que je pratiquais, un art qui faisait partie intégrante de ma personnalité depuis de nombreuses années.

Ma place au sein de la compagnie

En tant que seule Française parmi une vingtaine de membres, j’étais un peu choyée. J’ai découvert plus tard qu’ils m’appelaient affectueusement « Air France »… Oui, je sais que cela peut sembler étrange, mais pour eux, c’était la référence française la plus évidente ! De plus, il était rare de trouver autant de polyvalence parmi les membres d’une compagnie. Pourtant à ma grande surprise, aucun des garçons n’avait de compétences en breakdance, à l’exception du chorégraphe, qui avait évolué du statut de B-boy à celui de danseur hip-hop spécialisé en chorégraphies.

Sandra tourne sur la tête

Une contribution significative

En revanche nous étions deux filles capables d’ajouter une touche de break aux chorées. En outre, un autre garçon et moi-même étions également en mesure de maîtriser le locking. D’une manière assez étonnante, j’étais la seule à pratiquer la house dance, même si la house music a vu le jour à Chicago!

photo de la compagnie de danse hip-hop CSC

Ainsi je ne pense pas exagérer en disant que j’apportais une contribution significative à la compagnie car j’étais clairement la plus polyvalente. De plus, j’avais repris de façon intensive les entraînements de breakdance, ce qui me permettait d’être bien plus à l’aise que la moyenne de la troupe en improvisation… et mon bras était toujours convalescent!

La détermination après l’accident

Aurais je eu autant de détermination sans mon accident ? C’est une question à laquelle je ne peux répondre avec certitude. Mais une chose est indéniable : j’ai vécu chaque instant comme si c’était le dernier, savourant chaque entraînement, chaque goutte de sueur, tout en exprimant ma gratitude pour le simple fait d’être là, dans cette pièce, en train de danser au rythme de la musique, entourée par un groupe de danseurs devenus de véritables amis. Ces souvenirs demeurent inestimables.

À ma chère famille de Culture Shock, vous resterez à jamais gravés dans mon cœur!

Guérison par la danse hip-hop

Guérir durablement : ma relation avec la danse aujourd’hui

Au fil du temps, j’ai persévéré et j’ai repoussé mes limites. J’ai continué à m’entraîner, en explorant de nouveaux mouvements et en m’adaptant aux contraintes de mon corps. J’ai dû ajuster certains mouvements et renoncer à d’autres, mais cela ne m’a jamais découragée. La danse m’a apporté une nouvelle perspective sur la vie. Elle m’a enseigné la persévérance, l’importance de ne jamais abandonner, même lorsque les défis semblaient insurmontables.

Sandra Xiloo Iehl freeze épaule

Grâce à la danse, j’ai compris que la passion et la détermination ont le pouvoir de transformer les épreuves en triomphes. Pour moi, la danse, notamment les danses urbaines, c’est bien plus qu’une forme d’art: c’est un baume pour mon âme!

Guérison par la danse hip-hop ou par une autre forme d’art!

Cette histoire m’a enseigné une précieuse leçon sur la résilience et la poursuite des rêves, même face à des défis insurmontables. En effet, j’ai compris au travers ce cette expérience qu’il est possible de transformer l’adversité en opportunité et de faire de chaque épreuve une chance de grandir.

L'importance de suivre ses rêves

J’espère que mon histoire saura résonner en vous et être source d’inspiration. Que vous traversiez une période de blessure, de perte, de doute ou de tout autre obstacle, sachez que vous n’êtes pas seul! Trouvez votre propre forme d’expression, que ce soit à travers la danse, la musique, l’art, l’écriture ou toute autre passion. Laissez cette forme d’expression être votre refuge, votre outil de thérapie et d’expression de votre force intérieure.

Mon histoire n’est pas unique…

Et vous, avez-vous traversé une expérience similaire que vous aimeriez partager avec moi? Est-ce que vous avez traversé des épreuves particulièrement éprouvantes qui vous ont fait évoluer et voir la vie différemment? Est-ce que vous devez en partie ou totalement votre guérison à la danse ou à une autre forme d’expression? Nous sommes tous porteurs d’histoires uniques et inspirantes, alors je suis certaine que vous avez des choses intéressantes à raconter vous aussi à ce sujet! J’attends avec impatience de lire vos récits en commentaires!!

Alors, dansez, créez, partagez et continuez à poursuivre vos rêves, car le meilleur reste à venir 🌈🌞.

Note : Cet article participe au carnaval d’article « Les Clés de la Transformation Positive« , organisé par CréActiv’Epanouies. C’est un blog qui partage chaque semaine des contenus inspirants sur l’Epanouissement Professionnels des Femmes. Mon article préféré est Investir sur toi pour devenir une femme épanouie !!! Je t’invite vivement à aller le consulter en cliquant ici si toi aussi tu souhaite être plus épanouie dans ta vie 😉.

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Cet article a 4 commentaires

  1. Hubert

    Quel bel article et quel témoignage puissant que tu nous donnes. Je salue ta force et ta persévérance. Ca va aider beaucoup de personnes, ca va les aider à ne jamais abandonner quelle que soit la situation. Tu as une belle histoire qui va te nourrir et nourrir tes proches pour très longtemps. Merci de nous livrer tout ça, c’est un joli cadeau 😀🙏.

    1. S. Iehl

      Merci pour ton message Hubert, ça me va droit au coeur 😊.
      Oui j’espère que cette expérience douloureuse pourra aider d’autres personnes, notamment de mon entourage, à traverser certaines épreuves dans leur vie.

  2. Géraldine

    Merci Sandra pour cet article où tu nous livres ton expérience en toute humilité, j’ai été très touchée de lire ton histoire. C’est vrai que les traumatismes sont souvent une opportunité de croissance. Quelque chose nous bouscule si fort qu’on est obligés de réagir.
    Bravo pour ta résilience et merci encore pour ton partage.

    1. S. Iehl

      Oui c’est tout à fait ça Géraldine: on est bousculé, mais on a pas d’autre choix que de baisser les bras ou avancer dans une telle situation… Pour ma part j’ai choisi d’avancer pour ne pas être une victime en souffrance.
      Merci pour ton commentaire qui me touche beaucoup !

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